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19-04-2006

 

ADIREL

Association pour la Diffusion
de la Recherche littéraire
Prof. Luc FRAISSE

           Le 21 mars 2012.

 

  

La Littérature française et les philosophes
Travaux de littérature, t. XXVII

Directeur scientifique : Luc Fraisse

Littérature et philosophie sont mêlées, selon la formule de Victor Hugo, depuis l’origine des créations humaines : les philosophes viennent à la pensée par l’imagination littéraire (d’où résultent d’emblée les récits cosmogoniques et autres théogonies) ; ils recourent à une part de création littéraire pour faire aboutir leur pensée (songeons au mythe, prenant à un certain moment le relais, dans les dialogues de Platon, de la méthode dialectique). Et les philosophes sont, entre autres, aussi des théoriciens du langage ; certains sont à la source d’une « poétique », systématique ou latente.
Les écrivains de leur côté rejoignent la philosophie en ce qu’ils sont en communication constante avec un certain état de civilisation, et donc aussi avec des courants philosophiques, du passé (Platon ressurgit à toutes les époques) comme du présent (il a existé une génération cartésienne, une génération bergsonienne – ne regroupant pas du reste tous les écrivains de ces deux époques).
On pourrait aisément invoquer des cas indécidables : Montaigne, Pascal, Rousseau, sont-ils à ranger parmi les littérateurs ou parmi les philosophes ? Et plus près de nous Sartre ou Maurice Blanchot. Les moralistes classiques posent un problème d’hybridation autre, mais du même genre. Et au xviiie siècle, il devient difficile de départager les entreprises à dominante proprement littéraire ou spécifiquement philosophique.
Certains genres reposent, occasionnellement ou obligatoirement, sur un tel chevauchement : on connaît la tradition, en littérature, du dialogue philosophique ou d’idées ; de la poésie philosophique ou didactique ; bien des œuvres en prose tournent volontiers à l’essai ; toute la littérature utopique se compose d’œuvres spécifiquement littéraires, se nourrissant d’un projet spécifiquement philosophique.
Littérature et philosophie ne cessent en bref de se côtoyer, parfois d’ailleurs pour se regarder en chiens de faïence : pour le philosophe, il s’agira de penser et non de faire le poète, l’accusation de faire de la littérature étant l’une des plus redoutées dans la tradition philosophique, notamment française (par opposition souvent à l’allemande) ; pour le littérateur en retour, il s’agira de mettre en scène la vie réelle, et non de se perdre dans des abstractions risquant en outre de couper l’œuvre de son public.
Les rapports entre littérature et philosophie sont trop nombreux et polymorphes pour constituer le sujet d’un volume. C’est pourquoi on restreindra le champ de l’enquête aux rapports entre la littérature française et les philosophes, en considérant donc soit les philosophes identifiables avec lesquels les écrivains dialoguent dans leurs œuvres, soit la mise en scène du philosophe comme personnage dans les œuvres littéraires. Par exemple, il serait difficile de synthétiser dans un article le rôle de la philosophie dans les Essais de Montaigne ; mais on pourrait y isoler la figure de Socrate ; et le « philosophe norvégien », qui apparaît dans la Recherche du temps perdu de Proust, n’est certes pas le seul personnage fictif de philosophe mis en scène par un écrivain français.
Conformément à la tradition des Travaux de littérature, les études reposeront sur des corpus d’auteurs français (du côté des écrivains, les philosophes suscitant le dialogue pouvant être étrangers, et d’abord par exemple antiques), du Moyen Âge à nos jours, certaines études pouvant utilement embrasser les œuvres de plusieurs écrivains.


Le volume XXVII des Travaux de littérature devant paraître en septembre 2014, les propositions d’articles seraient à présenter jusqu’au 31 décembre 2012, et les textes (au maximum de 35 000 signes, notes comprises) des sujets sélectionnés à remettre au plus tard en septembre 2013.


Les propositions peuvent être adressées par courrier électronique ou postal :

Luc FRAISSE : 34 rue de la baronne d’Oberkirch, F-67000 STRASBOURG.

 

          

 

 

 

 

 

Dernière mise à jour : ( 26-03-2012 )
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